| | |
| Gibran Khalil Gibran est l'auteur Libanais le plus lu. Son nom et son oeuvre font partie de l’héritage culturel de chaque Libanais, au même titre que les Cèdres Millénaires à l’ombre desquels il repose aujourd’hui. Le Prophète est en réalité le premier volet d’une trilogie inachevée que Gibran Khalil Gibran souhaitait consacrer à l’homme et à ses rapports avec son milieu: rapports des hommes avec leurs semblables dans Le Prophète, des hommes avec la nature dans Le Jardin du Prophète et enfin des hommes avec Dieu dans un dernier ouvrage qu’il mourra sans avoir composé. Al Mustapha, "l'élu", le prophète, vient de passer douze années en exil dans la ville d'Orphalese lorsqu'il voit accoster le navire qui doit le ramener chez lui. Brûlant du désir de revoir enfin sa terre et les siens, il ressent soudain toute l’amertume de quitter le lieu de sa solitude. "J’ai dispersé trop de fragments de l’esprit dans ces rues", dit-il "et je ne puis m’en détacher sans oppression et sans douleur". Descendant de la colline et approchant de la ville, il constate que tous les habitants sont réunis et l’attendent. Qu’a-t-il donc à offrir à ces gens qui le prient de rester, lui qui ne possède rien d’autre que ses silences? S’avance Al Mitra, la voyante, qui l’invite, avant de partir, à faire don d’un peu de sa sagesse au peuple d’Orphalese. Se succèdent alors vingt-six chapitres dont le déroulement suit celui de l’existence humaine. De l’Amour à la Mort, sentiments et réalités sont décryptés dans un doux mélange de sérénité et de lucidité. Fiez-vous aux rêves car en eux est cachée la porte de l'éternité.Œuvre d’un homme partagé entre Orient et Occident, installé à New York et rêvant de Liban, Jubran fait de son Prophète un véritable plaidoyer pour l’humanisme, une leçon de pouvoir-être et de savoir-exister. Et lorsque cet homme de la fin du XIXe siècle nous parle de la Joie et de la Tristesse, c’est pour nous dire que notre "joie est [notre] tristesse sans masque"; lorsqu’il aborde l’Amitié, c’est pour nous demander "A quoi bon votre ami, si vous le cherchez afin de tuer le temps?" et de répondre "cherchez-le toujours pour les heures vivantes. Car il lui appartient de combler votre besoin, mais non votre vide". Lorsqu’il évoque la Beauté, il en fait "l’éternité se contemplant dans un miroir". Le Prophète est un moment de cette éternité, le reflet du miroir de l’âme humaine. L’histoire de Gibran Khalil Gibran est celle d’un homme dual, d’un moderne mystique, l’âme ancrée à une rive lointaine et le cœur arrimé à sa terre d’accueil. Il nous livre, à travers son œuvre, l’âme poétique de l’Orient. Gibran Khalil Gibran naît en 1883 dans la ville aux toits rouges de Becharré, au sommet de la vallée de la Quadicha qui le fascinera toute sa vie. Issu d’une famille modeste, il quitte le Liban en 1895 avec sa mère, ses deux sœurs et son demi-frère pour Boston et l’espoir d’une vie meilleure. De retour à Beyrouth en 1897, il séjourne par la suite deux années à Paris où il poursuit ses études. Rappelé à Boston, l’année 1903 sera celle de son immense malheur: la perte successive de sa mère chérie, de sa sœur Sultana et de son demi-frère Boutros. Trouvant refuge dans le travail et la solitude, il tissera néanmoins des liens étroits avec celle qui deviendra sa muse, Mary Haskell. Gibran Khalil Gibran effectue jusqu’en 1910 plusieurs voyages et œuvre avec acharnement à ses ouvrages littéraires et picturaux. Car si Le Prophète le rendit auteur incontournable, il n’en est pas moins peintre remarquable, par trop méconnu. Dès 1905 débute avec La Musique la publication de son œuvre littéraire. Pourtant, il lui faudra attendre son retour à Boston, en 1910, et surtout son installation, définitive, à New York deux ans plus tard, pour que son nom commence à s’imposer dans les milieux artistiques américains. Jusqu’en 1931, année de sa mort, il y publiera de nombreux ouvrages dont Le Prophète (1923). | |
Bonjour,
RépondreSupprimerJe reconnais mon texte sur Gibran (sources : http://joseph.calile.free.fr/khalil-gibran.htm). Vous auriez du me citer. Le copyright existe, non ?
Joseph Calile